Il y a à peine quelques années, Madagascar a été le principal exportateur de gousse vanille dans le monde. Sa vanille gourmande et savoureuse, gorgée de soleil et bio, séduisait les cuisiniers comme les entreprises de cosmétiques. Mais, aujourd’hui, la tendance s’inverse. L’île a du mal à retrouver sa place sur le marché face à des concurrents de plus en plus nombreux et présents sur la scène.

La gousse vanille : une richesse à protéger à Madagascar

La vanille a toujours été l’une des plus grandes richesses de la Grande île. C’est le cas notamment dans la région de SAVA et la partie nord-est de Madagascar. Le vol de gousse vanille  est un crime qui est sévèrement puni sur l’île. Les producteurs locaux sont aussi très jaloux de leur plantation, allant parfois jusqu’à jouer les rôles de juges et bourreaux sur les voleurs.

En 2022, suite à un vol sur une plantation de Vanille dans la région de SAVA, une dizaine de malfaiteurs sont décédés à cause des représailles de la population locale.

Une production naturelle et bio qui prend des années

Si les producteurs sont aussi taquins sur la sécurité de leur plantation, ce n’est pas seulement à cause du prix du kilo qu’ils espèrent avoir à la revente. C’est aussi parce que la gestion d’une plantation de ce genre nécessite du temps et de l’investissement. La gousse vanille de Madagascar est connue dans le monde entier grâce à un savoir-faire unique en son genre qui prend des années.

Sur l’île, l’ensemble de la production est fait à la main. Cela va de la plantation à la récolte. Ensuite, les gousses sont laissées pendant plusieurs mois, voire des années au soleil. C’est ce qui leur assure une telle saveur et gourmandise.

Des prix qui chutent à l’origine de toutes les tensions

Malgré tout, les prix du kilo de gousse vanille de Madagascar n’ont pas encore atteint ce que les producteurs espéraient. De quoi faire augmenter aussi les tensions sur le marché et au niveau de la société. Malgré une tentative des autorités locales à imposer un tarif de 250 dollars le Kilo pour cette année 2023, elles ont finalement été contraintes de revoir leurs estimations à la baisse. Face à la concurrence, le prix du kilo de vanille a donc été revu à 150 ou 180 dollars.

Malgré tout, la prise de décision des autorités de concéder aux demandes des importateurs était un peu tard. Ainsi, tout le stock disponible n’a pas pu être écoulé. Une situation qui a mené à une crise du marché sur le plan national. Non seulement les producteurs ont dû écouler à bas prix leurs produits, mais en plus, ils ont encore des gousses disponibles auxquelles viendra s’ajouter la prochaine production.

Il faut dire aussi que la situation de l’ariary sur le plan international n’arrange pas la situation. La monnaie malgache a encore perdu 25 % de sa valeur face au dollar. Ceci ne permet pas de négocier une hausse des prix.

Qu’en sera-t-il de la prochaine saison ?

Rien n’est encore sûr. Les producteurs locaux espèrent une révision à la hausse du prix du kilo de la gousse vanille. Tel est aussi le cas des autorités locales qui souhaitent en plus augmenter le taux de production locale.

Quelques projets sont encore en cours d’étude et de planification afin de garantir plus de chance à la vanille de Madagascar de retrouver sa place et sa réputation d’antemps. Pour autant, il ne faut pas oublier que la concurrence sur le marché est toujours de plus en plus dure.